L'entreprise spécialisée dans les études de sol située à Marseille AESF se consacre principalement à la réalisation d'études sur les réseaux d'assainissement dans cette même zone.
Le choix et la dimension d'une filière d'assainissement dépendent de plusieurs facteurs, dont :
- La nature du sol et son taux de perméabilité.
- Les contraintes propres au terrain, y compris la géomorphologie du site, sa topographie, la surface disponible, et la présence ou l'absence d'une nappe phréatique.
- Le nombre d'équivalents habitants à desservir.
La capacité du sol à être perméable joue un rôle crucial dans le traitement des eaux usées. Dans le cas de sols imperméables, l'infiltration des eaux traitées devient impossible, ce qui oblige à les déverser dans un exutoire approprié. La perméabilité d'un sol est intrinsèquement liée à sa composition. Les sols argileux, par exemple, ont une perméabilité médiocre, tandis qu'un substrat rocheux situé à une faible profondeur ne permet pas non plus l'infiltration des eaux traitées.
En revanche, les sols plus sableux ou gravillonnaires sont caractérisés par une excellente perméabilité. Cependant, il est essentiel de noter que de tels terrains peuvent abriter une nappe phréatique, et il est impératif de préserver cette nappe des eaux usées. Par conséquent, les filières d'assainissement qui ne disposent pas d'un système de traitement étanche ne sont pas appropriées pour ce type de terrain. Lorsque la nappe phréatique se trouve à proximité de la surface du sol, des mesures spécifiques doivent être mises en place pour garantir une protection adéquate.
En premier lieu, il est crucial de déterminer la superficie disponible pour le traitement des eaux usées. Les dispositifs d'assainissement varient en taille, certains nécessitant une surface considérable. Il est essentiel de noter que la zone d'implantation de votre système d'assainissement ne peut servir à d'autres fins, tels que la plantation d'arbres, l'aménagement de voies de circulation, ou la création de parkings.
Comme pour toute structure, certaines distances réglementaires doivent être respectées, notamment une distance minimale de trois mètres par rapport aux propriétés voisines et aux arbres susceptibles d'endommager le système, ainsi qu'une distance d'au moins 35 mètres par rapport à un puits ou à une source d'eau, et de 5 mètres par rapport à toute construction.
La topographie du terrain joue un rôle essentiel dans le choix de la filière d'assainissement. Sur des pentes dépassant 5 à 10 %, certaines filières ne peuvent pas être installées.
Les filières d'assainissement sont dimensionnées en fonction des besoins spécifiques de votre projet, en se basant sur le concept d'équivalent-habitant.
Il est possible de distinguer deux catégories principales de filières : les filières classiques et les filières certifiées.
Les filières traditionnelles, également connues sous le nom de 'filières classiques', englobent un ensemble de méthodes partageant une caractéristique commune : le prétraitement des eaux usées au moyen d'une fosse toutes-eaux.
L'objectif est de collecter toutes les eaux usées dans un système afin de les soumettre à un prétraitement. Il est important de noter que seule la fosse toutes-eaux est autorisée, et l'utilisation de fosses septiques est strictement interdite. En cas de modification d'un système d'assainissement, les fosses septiques doivent être remplacées, à moins d'obtenir l'accord du SPANC.
Le prétraitement consiste à soit liquéfier les matières solides, soit à les retenir. Les effluents liquéfiés peuvent être dirigés à travers un préfiltre pour retenir les particules solides, ce qui vise à éviter l'obstruction du système de traitement situé après la fosse.
Il est possible d'ajouter un bac à graisse en amont de la fosse toutes-eaux. Ce dispositif a pour but d'empêcher l'encrassement des canalisations en séparant les graisses, les huiles et les matières solides des eaux. L'installation d'un bac à graisse est obligatoire lorsque la fosse se situe à plus de 10 mètres de l'habitation. De plus, il ne doit pas être relié aux eaux des toilettes, qui doivent être directement raccordées à la fosse. Le bac à graisse doit être entretenu tous les six mois environ et être équipé d'une ventilation. Il peut être installé à proximité des habitations, contrairement à d'autres composants du système.
En amont de la fosse toutes-eaux, on trouve toujours une grille appelée dégrilleur, qui a pour rôle de retenir les éléments volumineux. Après le prétraitement, et en fonction des caractéristiques du site, différents types de traitement sont envisageables, tous basés sur un principe d'épuration à travers des matériaux gravillonnés et sablonneux calibrés, qui agissent comme un filtre avant l'infiltration finale. Ces options comprennent des lits d'épandage, des tranchées d'infiltration, des tertres d'infiltration, des filtres à sable verticaux (drainés et non drainés), ainsi que des filtres à sable horizontaux.
Certains de ces systèmes peuvent exiger un exutoire, notamment les filtres à sable verticaux drainés et les tertres.
Parmi les principales filières agréées, on retrouve principalement la micro-station et les filtres compacts. D'autres filières, qui mettent l'accent sur des technologies respectueuses de l'environnement, commencent à émerger, mais actuellement, seule l'une d'entre elles, à savoir les filtres plantés, a obtenu une approbation officielle
Les filtres compacts nécessitent toujours la présence préalable d'une fosse toutes-eaux. Ils fonctionnent de manière similaire aux filtres à sable, mais présentent l'avantage d'être plus compacts, ce qui en fait une solution adaptée pour résoudre les problèmes de limitation de l'espace disponible. Il existe plusieurs types de filtres compacts, notamment :
- Le filtre à zéolithe.
- Le filtre à coco.
Il est important de noter que l'installation d'un filtre à zéolithe à proximité de zones sensibles, telles que les zones de baignade ou les captages d'eau, est soumise à des restrictions, et des dérogations peuvent être nécessaires si le nombre d'équivalents habitants excède cinq. En revanche, le filtre à coco présente l'avantage d'être une solution écologique, car il utilise des copeaux de noix de coco comme support pour les micro-organismes.
Bien que les filtres compacts soient particulièrement adaptés aux espaces restreints, il convient de noter que leur coût d'achat et d'entretien, notamment pour le remplacement du filtre, est généralement plus élevé que celui des filières traditionnelles
La micro-station d'épuration est une solution tout-en-un qui élimine le besoin d'une fosse toutes-eaux, car elle assure à la fois le prétraitement et le traitement des eaux usées. Une micro-station se compose généralement de trois à quatre compartiments :
- Le premier compartiment sert à séparer les éléments solides des éléments liquides, fonctionnant comme un bassin de décantation.
- Le deuxième et/ou troisième compartiment comprend le ou les "réacteurs biologiques" responsables du traitement de l'eau.
- Le dernier compartiment sert de tampon pour les eaux traitées avant leur évacuation. Cela peut se faire par infiltration, irrigation des plantes, ou un rejet dans la nature après une étude et l'accord du SPANC.
Il existe deux types de micro-stations :
- Les microstations à culture libre, où les bactéries sont présentes dans l'eau et la boue.
- Les microstations à culture fixée, avec des bactéries fixées sur des supports tels que la laine de roche ou la fibre végétale.
Il est important de noter que les microstations à culture fixée sont plus résistantes aux variations du volume des eaux usées, comme l'absence prolongée ou une augmentation du volume en cas de visite d'invités.
La micro-station peut également être installée en zone sensible, sous réserve de l'accord du SPANC. Elle présente l'avantage d'être peu encombrante (environ 10 m²), ce qui en fait la solution privilégiée pour les terrains présentant une faible surface disponible, une faible perméabilité du sol, ou une topographie escarpée.
Cependant, la micro-station nécessite une alimentation électrique constante (un générateur d'air). Elle demande un entretien très régulier, et certains fournisseurs proposent des contrats de maintenance. Par conséquent, le coût total peut être plus élevé que pour d'autres filières d'assainissement.
Le principe des filières à base de plantes consiste à épurer l'eau grâce à la végétation. Elle peut être utilisée avec ou sans une fosse toutes-eaux en amont. Dans le cas de l'absence de fosse toutes-eaux, il est fortement recommandé d'installer une grille pré-filtre. Le processus implique que l'eau passe à travers plusieurs bassins remplis de graviers de différentes granulométries. Ces bassins sont plantés avec une variété de végétaux, notamment des roseaux et des joncs. L'objectif est de créer un environnement favorable à la multiplication de bactéries, qui sont responsables du traitement de l'eau.
La surface requise pour mettre en place ce système n'est pas excessive (environ 20 m² pour 5 équivalents-habitants), et l'entretien ressemble à du jardinage. Par conséquent, les coûts d'entretien sont généralement moins élevés par rapport à d'autres filières, bien que cela nécessite une attention régulière.
Cependant, il existe des inconvénients à prendre en compte. Pour obtenir des résultats optimaux, le terrain doit présenter un dénivelé d'environ 3 mètres. Malgré sa simplicité apparente, la mise en place du système peut être complexe. Il n'est pas adapté pour les zones en altitude ni pour les régions soumises à des conditions climatiques défavorables à la croissance de la végétation. De plus, ce système doit être clôturé en raison de préoccupations sanitaires.